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C’est en regardant par la fenêtre de cette machine à souvenirs mobile (aka camping car), calé en bord d’océan, relax, sur ce parking accueillant de la côte atlantique que j’eus cette réflexion:
Pourquoi l’être humain se focalise-t-il en premier sur ce qui ne va pas ?
Pourquoi sommes nous naturellement négatif et qu’être positif nous demande des efforts ?
C’est ce WC d’appoint, posé là, sur cette plage déserte, qui me fait vous partager cela.
Oui, une box à merde est le départ de ma réflexion du jour.
C’est drôle car tellement futile.
Nul besoin à mon sens de chercher des sujets complexes pour comprendre le sens de notre existence et donc, philosopher.
Tout est philosophale.
Au travers de ce lanterneau d’où j’écris ces mots, ma boxe à caca prend tout au plus 5% de mon champ de vision, mais elle me dérange.
95% du reste de mon champ est donc emplie d’horizon bleuté, de dunes de sable, de végétation, d’océan, de quelques mouettes, de sentiers pédestres délimités par ces charmants piquets en bois typiques de la région.
Il y à même des pêcheurs du dimanche qui reviennent à pieds, flanqués de leurs grandes épuisettes et/ou de leurs mini râteaux, quelques fruits de mer dégorgeant dans leurs petits seaux.
I-dyll-ique.
Et moi, en attendant, je focalise sur ce 5%.
Cette ombre à mon tableau de vacances m’interroge.
Est-ce sa couleur imitation vert océan qui m’attire l’œil inexorablement ? Une sorte de leurre chromatique ?
Ou est-ce peut-être ce logo « WC LOC » avec un cœur au milieu du O qui m’exaspère ?
Ou est-ce encore ce qu’elle représente qui me dérange ?
Faut que je vous raconte, j’ai eu la même expérience quelques jours avant cette fabuleuse aventure que je vous conte ici.
Cette fois ci, il était question d’un étron canin particulièrement imposant lequel, placé à quelques mètres de ma table extérieure sous un soleil couchant à l’heure de l’apéro, et qui pour le coup, ne représentait qu’1% de mon champ de vision dans un décor superbe vous l’aurez bien compris.
1%.
1 tout petit pourcentage.
Et c’était déjà bien trop.
Oui, deux exemples où il est question de déjection.
Je vais aller consulter dès mon retour.
Plus sérieusement, quelle délicieuse idée à mon esprit que de ramener frénétiquement mes yeux aux mauvais endroits du panorama ?
Quel intérêt ai-je à focaliser sur la tache, l’élément moche de ma vision pourtant assez large ?
Les images des réseaux sociaux font apparaître des panoramas époustouflants où il n’existe aucune ombre au tableau.
Bien trop léché pour être pris au naturel, on le sait bien mais c’est plus fort que moi je veux la même chose.
Même si je ne partagerais pas ce clicher sur les réseaux – un coup de photoshop et hop je vire la box et l’étron et à moi la photo parfaite ! – je veux pourtant vivre la même chose. Que tout soit im-pec-cable.
J’avoue que mes 19 années de photographie ont largement contribuées à développer un regard méticuleux, traquant le moindre défaut, la moindre poussière, la moindre erreur de parallaxe au montage.
Mais j’avoue aussi qu’à bien y réfléchir, bien avant mes 20 ans je relevais déjà le moindre détails.
Vous savez cet(te) ami(e) qui vous fera toujours remarquer ce cheveux sur votre veste sortant pourtant tout droit du pressing ?
Bah voilà.
Avant ? J’aurai focalisé bien plus sur cet infime pourcentage d’ombre à mon tableau. Prêt à m’en briser la rétine et à pourrir mon moment.
Rageant, crachant mon aigritude au vent.
Maintenant ? Je m’en tape de ces toilettes chimiques de plage ou de ce monstrueux étron de chien.
Je sais apprécier les 95% du reste et ce, en pleine conscience.
Je me permet même d’en rire de ce 5% qui ne m’intéresse plus et qui m’empêchait d’apprécier et donc, au final, de vivre le moment présent.
Il nous faut penser moins, regarder plus largement, regarder plus loin pour ne pas focaliser sur le détail qui chagrine.
C’est une vision à moitié pleine de bon sens.
Car où se loge le détail se cache souvent la vrai beauté.
Paradoxal.
Et pendant ce temps là, à l’heure où je m’apprête à finir cet étage, une odeur forte me dérange et fait apparaître au loin, dans mon panorama toujours aussi idyllique, une poubelle entre-ouverte qui déborde de fragrances insoutenables.
Un détail me direz-vous…
2 réponses
Ça me fait penser au diable qui se cache dans les détails. ..le groupe fink avec la chanson looking to close ly en parle bien de ça…si tu as le temps écoute. .la bise
merci Sophie 😉